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La 112e édition du plus vieux concours de musique au Québec aura lieu au Conservatoire de musique de Montréal après l’incendie de l’année dernière à la Chapelle historique du Bon-Pasteur.
Jean Marchand, comédien, pianiste et animateur du concours depuis 2021, souligne le caractère extrêmement prestigieux du Prix d’Europe, qui bénéficie pour mener à bien sa mission du soutien continu du ministère de la Culture et des Communications et de généreux dons de particuliers, indispensables pour en assurer la pérennité. Depuis quelques années, le prix Jean Marchand décerne une bourse de 1000 $ pour l’excellence d’un accompagnement.
Comme plusieurs amis du Prix d’Europe et membres de l’Académie de musique du Québec, Monik Grenier (piano, 1954) a elle-même contribué avec une bourse à son nom (2000 $). La bourse est remise à un pianiste pour la meilleure interprétation d’une œuvre québécoise, contribuant ainsi à faire connaître les compositeurs du Québec.
Elle rappelle à propos de l’évolution du Prix qu’au cours de la Deuxième Guerre, les lauréats étaient appelés à aller parfaire leurs études aux États-Unis plutôt qu’en Europe. Depuis ce temps, les gagnants ont l’embarras du choix parmi toutes les destinations du monde.
Soixante-dix ans plus tard, elle se souvient de l’impact que le Prix a eu dans sa vie de jeune étudiante à 22 ans : « C’était la liberté, l’euphorie totale de pouvoir perfectionner mes connaissances auprès de maîtres européens : Yves Nat, Marguerite Long, Norbert Dufourcq, Nadia Boulanger, etc. Quelle chance, franchir l’étape d’étudiante à professionnelle grâce au Prix d’Europe ! »
Marie-Danielle Parent, lauréate de 1980 dans la catégorie chant, est quant à elle allée se perfectionner à New York auprès de la soprano Rose Bampton et d’Alberta Masiello, ancienne répétitrice au Metropolitan Opera et coach lyrique. « Le prestige et la reconnaissance qu’apporte le Prix d’Europe ont fait que j’ai eu par la suite plusieurs rôles à l’Opéra de Montréal, à l’Opéra de Québec, sans oublier de nombreux récitals enregistrés par Radio-Canada et la création d’œuvres de compositeurs canadiens. »
La lauréate de la dernière édition, la soprano innue originaire de Pessamit Elisabeth St-Gelais, a quant à elle choisi d’aller étudier le bel canto à Florence auprès du maître Giovanni Regiolli durant l’été 2023. Elle souligne la grande notoriété que le Prix lui a apportée auprès des employeurs et des autres musiciens, ainsi que la sécurité financière et le soutien professionnel. « J’ai adoré mon expérience. J’avais beaucoup de respect pour les juges [jury formé de trois à cinq musiciens]. L’organisation s’est très bien déroulée et je conseille à tous de se présenter aux qualifications. »
Tous affirment que le Prix d’Europe, seul au Québec à offrir une bourse aussi substantielle (50 000 $) pour poursuivre des études à l’extérieur du Québec, continue d’avoir toute son importance pour les jeunes interprètes.
Le concours Prix d’Europe aura lieu du 2 au 8 juin 2024 au Conservatoire de musique de Montréal. Date limite d’inscription : 15 mars 2024.
www.prixdeurope.ca
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