Une célébration de l’excellence musicale au Canada: Le TSO présente l’OCNA et l’OSQ

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When the National Arts Centre Orchestra (NACO) and Orchestre symphonique de Québec join forces to take the Roy Thomson Hall stage on March 2nd, their performance will be a celebration of Canadian musical excellence, highlighting the homegrown talent of performers and composers alike. 

Ce concert, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée qui passe également par Québec et Ottawa, sera dirigé par Alexander Shelley, directeur musical de l’OCNA, et mettra en vedette le Toronto Mendelssohn Choir et l’étoile montante Kevin Chen, un pianiste de 18 ans originaire de Calgary qui a récemment remporté les premiers prix à de grands concours internationaux de piano, notamment le concours Arthur Rubinstein et le Concours de Genève. Au programme, une récente commande de l’OCNA à la compositrice d’Ottawa Kelly-Marie Murphy intitulée Dark Stars, Bright Nights, Vast Universe ; le dramatique et étincelant Concerto pour piano no 2 de Saint-Saënn et la Symphonie no 5 de Jacques Hétu, créée par l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO) en 2010.

Pour Alexander Shelley, la préparation d’un concert de grande envergure comme celui-ci, qui réunira plus de 200 musiciens sur scène, n’est pas différente de la préparation d’un quatuor. La première étape consiste à connaître la musique si bien qu’il en est « très profondément imprégné ». Cependant, le véritable travail commence au-delà des notes. « Qu’il s’agisse d’un petit ou d’un grand groupe, ce que l’on attend de vous en tant que chef d’orchestre lors des répétitions, c’est de l’efficacité, mais aussi de placer immédiatement, et surtout, l’ensemble du groupe dans le bon état d’esprit [grâce] à votre gestuelle, aux impulsions musicales, et même à l’atmosphère de la salle. Vous avez l’obligation d’emmener les musiciens hors du quotidien, dans le rêve, la magie et l’émerveillement de l’œuvre. C’est le rôle principal du chef d’orchestre. »

Alexander Shelley conducts the NACO

Alexander Shelley dirige l’OCNA (Photo par Andre Ringuette/Freestyle Photography)

Convoquer l’atmosphère requise pour la cinquième et dernière symphonie de Hétu n’est pas une mince affaire. Cette œuvre monumentale dépeint l’occupation allemande de Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Le dernier mouvement comprend l’ajout d’un chœur (dans la tradition de la neuvième symphonie de Beethoven), qui chante une mise en musique planante du poème Liberté de Paul Éluard, une ode à la liberté qui va en crescendo. Des milliers d’exemplaires de ce poème ont été largués au-dessus de Paris par des avions de la Royal Air Force en 1942, afin d’aider le peuple français à traverser une période d’épreuves inimaginables.

Les plans de programmer la symphonie, que Shelley décrit comme une « œuvre canadienne contemporaine emblématique », ont été élaborés peu après le début de la pandémie, lorsque les thèmes de l’égalité et de la liberté ont trouvé une résonance particulière. La pertinence d’une œuvre qui traite explicitement de la guerre et de l’aspiration à la liberté reste évidente en 2024. « Nous avons besoin de ces œuvres qui nous permettent, dans l’ultime espace sûr qu’est la salle de concert, d’explorer tous les coins et recoins et les zones d’ombre de l’humanité, ainsi que les parties belles et rayonnantes de l’humanité », déclare Shelley.

Le chef d’orchestre d’origine britannique admet humblement que Jacques Hétu était l’un des rares compositeurs canadiens qu’il connaissait lorsqu’il a pris ses fonctions à l’OCNA en 2015. Au cours de la dernière décennie, ce fut « l’un des grands plaisirs et privilèges de [sa]vie » que d’apprendre à connaître la communauté et le répertoire de la musique classique au Canada. En effet, Shelley est devenu un champion des œuvres et des interprètes canadiens, collaborant avec des solistes canadiens, emmenant l’OCNA en tournée internationale et commandant d’innombrables nouvelles compositions.

Le poème sonore de Kelly-Marie Murphy, Dark Stars, Bright Nights, Vast Universe, est un excellent exemple d’une telle commande. L’OCNA a demandé que l’œuvre soit écrite pour accompagner le Don Juan de Richard Strauss (1888), mais Murphy a été libre de choisir la forme que prendrait sa réponse, qu’il s’agisse d’une critique, d’une parodie ou d’une célébration de la célèbre œuvre orchestrale. En somme, elle s’est inspirée d’œuvres stellaires de la même époque : La nuit étoilée de Vincent van Gogh, peinte en 1889, et les travaux de Williamina Fleming, une astronome de Harvard qui a découvert la nébuleuse de la Tête de Cheval, en 1888. Il en résulte un hommage musical turbulent et scintillant à la découverte, à la persévérance et au firmament.

Alexander Shelley conducts the NACO, Photo by Curtis Perry

Alexander Shelley conducts the NACO (Photo by Curtis Perry)

Selon Shelley, mélanger l’ancien et le nouveau − que ce soit en commandant des œuvres comme celles de Murphy qui s’inspirent du répertoire « standard » ou en concevant des programmes comme celui-ci qui intègrent à la fois des pièces familières et des univers sonores plus inédits − est un moyen d’aider le public à mieux « décoder » ce qu’il entend, et de renforcer la notion perdue selon laquelle la musique doit s’exprimer dans son propre contexte culturel. « La beauté de tout art − qu’il s’agisse de littérature, d’arts visuels ou de musique − est qu’il est presque indéfiniment lié aux autres arts qui le précédent et le suivent, explique-t-il. Je pense que ce type de liens − la narration, les relations entre les œuvres et entre les compositeurs − contribue à construire ce réseau de connectivité, de sorte que les gens n’aient pas l’impression que la nouvelle musique est complètement séparée de l’ancienne.

Ce concert veut contribuer à renforcer ce réseau d’interrelations. Il réunira deux orchestres au-delà des frontières provinciales, accueillis par un troisième orchestre, le TSO, à Toronto, dans un geste de solidarité entre organisations artistiques conçu pendant les jours incertains de la pandémie. Le concert mettra également en valeur des compositeurs canadiens accomplis d’hier et d’aujourd’hui, et présentera au public Kevin Chen, annonciateur de l’avenir prometteur du Canada sur la scène de la musique classique. L’admiration de Shelley pour cette musique et ce pays est évidente. « Les gens pensent que le Canada est une nation sportive, dit-il, ils pensent à sa nature. Mais le pays se démarque aussi de façon extraordinaire sur le plan culturel. »

Le Toronto Symphony Orchestra présente OCNA + OSQ : Deux Orchestres, Une Symphonie le samedi 2 mars 2024 au Roy Thomson Hall à Toronto: https://www.tso.ca/concerts-and-events/events/naco-osq-two-orchestras-one-symphony/

Les autres dates de la tournée sont le 28 février 2024 au Grand théâtre de Québec et les 7 et 8 mars à la salle Southam à Ottawa : https://www.osq.org/concerts/deux-orchestres-pour-une-symphonie/ ; https://arts.nac-cna.ca/en/production/329

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