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Le Concours musical international de Montréal (CMIM) aura lieu cette année du 22 mai au 6 juin. Le violon sera à l’honneur et 24 candidats se disputeront 86 500 $ en prix.
Christiane Leblanc, directrice générale et artistique du Concours, se réjouit de constater que la notoriété du CMIM grandit d’une édition à l’autre.
« Pour nous, la nouvelle la plus spectaculaire cette année a été de réussir à augmenter les inscriptions de 70 %, dit-elle. Nous avons touché beaucoup plus de gens et de pays. Nous sommes contents, car cela augmente la notoriété internationale du concours. C’est un concours relativement jeune – seulement quinze ans d’existence –, alors une telle augmentation d’inscriptions est très encourageante pour l’avenir. »
Pour y arriver, l’équipe du CMIM a changé sa méthode de recrutement. Cette fois, on a visé directement les concurrents et leurs professeurs au lieu de passer par les institutions d’enseignement. Une personne a même été embauchée pour repérer les meilleurs professeurs de violon au monde et Christiane LeBlanc a écrit à chacun d’entre eux individuellement. On a aussi augmenté la présence du CMIM sur les médias sociaux.
En 2016, il y a énormément de concours de musique. La concurrence est vive pour attirer des candidats. Il y a maintenant de nombreux concours en Asie en plus des grands concours déjà réputés.
« Il faut vraiment être compétitifs et réaliser qu’il s’agit d’un marché. Les concurrents ont le choix et regardent l’ensemble des avantages. Ils regardent certainement les prix en argent, mais ils regardent aussi les engagements qu’on propose aux gagnants. On travaille fort à fournir des engagements à nos lauréats après leur participation. Nous devons demeurer à l’affût de ce qui peut les attirer chez nous. Mis à part les prix à gagner, le CMIM a la réputation de bien traiter ses concurrents. Nous payons les billets d’avion et les candidats sont reçus avec chaleur. On essaie de faire en sorte que leur expérience soit riche en expériences humaines et musicales. »
De plus, le fait d’être situé en Amérique du Nord alors que de nombreux candidats viennent d’Asie ou d’Europe peut constituer un obstacle pour certains. Le CMIM a donc vu à ce que les candidats n’aient rien à débourser, grâce notamment à un nouveau programme de parrainage des concurrents par des gens d’affaires.
« Nous sommes très heureux de ce nouveau programme de parrainage des concurrents. Ces gens qui acceptent de verser 2000 $ sont associés à un concurrent, que souvent ils suivent de près pendant le concours. Cela crée un lien entre eux. »
Sur le plan des nouveautés, mentionnons la création du prix Paganini, d’une valeur de 1000 $, offert par E. Noël Spinelli. Ce prix sera remis pour la meilleure interprétation d’un des 24 Caprices, opus 1 de Niccolò Paganini en quart de finale.
Grâce à un nouveau partenariat avec le Festival Bach, un autre prix de 1000 $ a été ajouté, accompagné d’une invitation à se produire au festival. Un autre prix de 2000 $ attribué pour la meilleure sonate en demi-finale est également offert par Tourisme Montréal.
« C’est bien que plus de concurrents soient récompensés, car la participation à un concours comme le nôtre demande énormément de préparation. »
Le Concours musical international de Montréal, du 22 mai au 6 juinwww.concoursmontreal.ca
CMIM : charge de juré
par Kiersten van Vliet
Jury international du CMIM : | ||
Pierre Amoyal (France) | Conservatoire national supérieur de musique de Paris; Mozarteum de Salzbourg | |
Boris Brott (Canada) | directeur musical fondateur et chef d’orchestre lauréat du New West Symphony en Californie; directeur artistique de l’Orchestre de chambre McGill | |
Boris Garlitsky (Russie) | Conservatoire national supérieur de musique de Paris; Université des Arts Folkwang, Essen | |
Ida Kavafian (Arménie/États-Unis) | Curtis Institute of Music, Juilliard School; Bard College Conservatory | |
Mihaela Martin (Roumanie) | Hochschule für Musik Köln; Haute école de musique de Genève | |
Vera Tsu Wei-Ling (Chine) | Conservatoire Central de Musique de Pékin | |
Kathleen Winkler (États-Unis) | Rice University, Texas |
Après une augmentation record du nombre de candidats, le Concours musical international de Montréal (CMIM) revient le 23 mai pour la ronde des quarts de finale. Fondé en 2002 par Joseph Rouleau et André Bourbeau, ce concours, qui alterne entre les disciplines de la voix, du violon et du piano, marque cette année sa cinquième édition de violon.
Parmi les plus de 200 violonistes qui se sont présentés au premier tour, seulement 24 seront entendus dans la salle Bourgie. Ils proviennent de 13 pays et ils ont en moyenne 23 ans. Fait remarquable, aucun des 30 candidats canadiens n’a été retenu.
Au prochain tour, les prestations seront en personne et non plus par enregistrement et le jury changera aussi : le jury préliminaire, composé de Jonathan Crow, Boris Kuschnir, Douglas McNabney, Lucie Robert et Andrew Wan, fera place au jury international (voir l’encadré).
Christiane LeBlanc, directrice générale et artistique du CMIM, explique la composition des jurys : « Lors de la constitution d’un jury, nous visons un équilibre : entre femmes et hommes; entre les pays; et entre interprètes, enseignants et directeurs artistiques. »
Cette année, tous les jurés internationaux sont nouveaux au CMIM. « L’invitation de nouveaux jurés est un bon moyen d’étendre notre réputation et de mettre en valeur notre belle ville et nos magnifiques salles de concert et, bien sûr, notre orchestre d’accompagnement extraordinaire, l’OSM », affirme Mme LeBlanc.
En général, les organismes délibérants sont entourés de mystère et, de l’extérieur, le jury international du CMIM ne semble pas faire exception. Bien que le public puisse rechercher les secrets derrière la fumée blanche, les critères des jurés pour les violonistes s’avèrent relativement simples.
« La première chose que je recherche est un ton chaud distinctif, déclare le Montréalais Boris Brott. Pour un violoniste, le « son » est la qualité la plus distinctive. Puis la pureté de l’intonation, la facilité technique et une riche palette dynamique. Enfin, un sens de la musicalité et de la structure. En plus de tout cela, un artiste doit présenter une personnalité distinctive. »
Un équilibre des éléments musicaux et techniques est également important pour Ida Kavafian, qui explique que le domaine est tellement concurrentiel qu’il ne suffit pas pour un artiste de montrer une ou deux qualités. « Il faut trouver un interprète qui a tout en équilibre : la musicalité intellectuelle, en jouant ce qui vient de l’âme et du cœur, ainsi que l’excellence technique. Le jeu doit être centré sur la musique et non sur l’interprète. Je cherche quelqu’un qui a de la confiance, mais pas trop d’ego, quelqu’un qui respecte la musique avant tout. »
Les jurés conviennent que la technique ne doit pas être une fin en soi, mais doit servir la musique. « Une technique maîtrisée donne la liberté d’une gamme d’expression musicale la plus large, déclare Kathleen Winkler. Certaines des prestations les plus enrichissantes que j’aie entendues sont venues d’exécutants dont la technique servait entièrement la musique, mariant les deux de sorte qu’elles étaient totalement inextricablement liées. La technique devrait être le véhicule par lequel la musique est exprimée, et non simplement considérée comme une entité en soi, même dans les compositions les plus difficiles, comme les Caprices de Paganini. »
Bien que les éléments subjectifs de la musique soient difficiles à trancher, Kavafian évalue d’abord et avant tout si oui ou non le concurrent respecte les intentions du compositeur. « Être fidèle au compositeur, cela va de soi, mais chaque auditeur, que ce soit du jury ou du public, aura sa préférence personnelle quant à ce qu’il considère comme « musical ». Pour un membre du public, la question peut s’arrêter là et il peut choisir ses artistes préférés, mais pour un membre du jury, nous ne devons pas laisser nos propres préférences influer sur nos décisions. Si une artiste est convaincante et touchante à propos de son interprétation dans ce contexte, je le reconnaîtrai, que ce soit ma préférence ou non ».
Cette année, avec l’introduction du prix Paganini pour la meilleure interprétation d’unCaprice dans la ronde des quarts de finale, il y a plus d’occasions que jamais pour reconnaître les jeunes talents. « Les prix spéciaux peuvent être attribués à des concurrents qui ne se rendent pas nécessairement à la ronde finale, mais qui ont excellé selon certains critères, affirme Christiane LeBlanc. La préparation pour un concours international comme le CMIM est très exigeante, et nous aimons l’idée que plusieurs repartiront avec une récompense. »
Traduction : Éric Legault
Les candidates En tout, 24 candidats (16 femmes et huit hommes de treize pays) se disputeront les 86500 $ en prix du CMIM. |
Laura Bortolotto (Italie) |
Richard Lin (Taïwan/États-Unis) |
Elina Buksha (Lettonie) |
Albrecht Menzel (Allemagne) |
Daniel Cho (États-Unis) |
Diana Pasko (Russie) |
Clémence de Forceville (France) |
Liya Petrova Konyarova (Bulgarie) |
Sirena Huang (États-Unis) |
Kenneth Renshaw (États-Unis) |
Petteri Iivonen (Finlande) |
Fedor Roudine (France) |
Bomsori Kim (Corée du Sud) |
Ji Won Song (Corée du Sud) |
Gyehee Kim (Corée du Sud) |
Elly Suh (États-Unis/Corée du Sud) |
Woo Hyung Kim (Corée du Sud) |
Mai Suzuki (Japon) |
Mariya Krasnyuk (Ukraine/États-Unis) |
Ayana Tsuji (Japon) |
Ji Eun Lee (Corée du Sud) |
Xiao Wang (Chine) |
Christine Lim (États-Unis) |
Minami Yoshida (Japon) |
Les anciens gagnants
par Michèle-Andrée Lanoue
Il faut des nerfs d’acier pour se mesurer aux plus grands violonistes de sa génération, et ce, devant un jury chevronné. Sauf que le jeu en vaut certainement la chandelle, en raison de l’expérience à acquérir, des bourses offertes ou encore des rencontres professionnelles qui peuvent être déterminantes, sans parler des engagements que promet le CMIM grâce à ses partenariats artistiques. Si l’on jette un coup d’œil aux cursus des participants, la plupart connaissent un début de carrière florissant.
C’est le cas du lauréat du premier prix de l’édition 2013, Marc Bouchkov. Né en 1991 dans une famille de musiciens, le violoniste au feu sacré a commencé l’apprentissage de son instrument à 5 ans. Cette médaille d’or a marqué son parcours.
« Sur le plan de la carrière, le premier prix d’un grand concours comme celui de Montréal garantit bien entendu une réaction très prompte de la part d’organisateurs de concerts, de professeurs et d’autres musiciens. C’est en somme une très belle carte de visite. »
Le concours constitue donc un tremplin fort intéressant, mais ce n’est pas une raison de s’asseoir sur ses lauriers. « Gagner un prix, c’est formidable, mais ce n’est que le début. Il reste important de prendre de bonnes décisions, de bien choisir ses concerts, ses festivals, ses engagements », ajoute-t-il.
Marc Bouchkov confirme qu’il entretient une relation particulière avec Montréal. « Que de souvenirs ! Je dois avouer qu’à chacune de mes arrivées à Montréal, je suis toujours impressionné par la gentillesse et la chaleur des Montréalais. » D’ailleurs, le violoniste sera de retour dans l’édition 2016 du concours.
Parmi les lauréats passés qui font bonne figure, notons Yossif Ivanov ou encore Benjamin Beilman, qui vient de signer un important contrat d’enregistrement avec Warner.
Depuis la première édition du concours en 2002, près de quatre cents candidats de haut niveau ont été accueillis à Montréal, pour le plus grand bonheur des mélomanes. La route du succès passe-t-elle par Montréal ? Il semble du moins que la métropole représente un tremplin important pour les étoiles de demain.
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