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Seong-Jin Cho s’est fait connaître après avoir remporté le premier prix du 17e Concours international de piano Chopin en 2015. Depuis, il a joué les concertos de Chopin à de nombreuses reprises et il commence à briller dans d’autres répertoires.
Seong-Jin Cho s’attache à trouver de nouveaux détails dans la musique, en particulier dans le Concerto n° 1 en mi mineur, opus 11 de Chopin, qu’il a interprété lors de la finale du concours Chopin. « J’essaie constamment d’y découvrir de nouvelles temporalités, des nuances différentes, dit-il. Chopin a écrit ce concerto à l’âge de 20 ans, il s’agit donc d’un romantisme différent de celui de Mahler, par exemple. Bien sûr, c’est très romantique, mais dans une perspective jeune. »
Cette précocité est un aspect auquel Cho pourrait s’identifier. Il commence à jouer du piano à l’âge de six ans et donne son premier récital à onze ans. En septembre 2008, Cho, alors adolescent, remporte le sixième concours international Frédéric Chopin de Moscou pour jeunes pianistes. L’année suivante, il remporte le premier prix du concours international de piano de Hamamatsu au Japon. En 2012, il s’installe en France pour étudier avec le pianiste et chef d’orchestre français Michel Béroff au Conservatoire de Paris. Cho vit actuellement à Berlin lorsqu’il n’est pas en tournée. « En réalité, j’y suis environ une centaine de jours par an, dit-il. Mais Berlin est une ville idéale pour vivre en tant que musicien en raison de la richesse de sa culture musicale; il y a tant de grands orchestres. »
Il parle avec enthousiasme d’une interprétation de la Neuvième Symphonie de Mahler à laquelle il a assisté fin mars. Interprété par la Staatskapelle Berlin et dirigé par sir Simon Rattle, le programme s’ouvrait sur une œuvre de 2018 du compositeur britannique Harrison Birtwistle. « Parfois, assister à des programmes intéressants m’inspire, déclare M. Cho, et cela influence mes propres programmes de récitals. »
Les récitals qu’il donne cette année proposent un ambitieux mélange de sonorités : Brahms, Schumann, Ravel, la compositrice contemporaine Sofia Gubaidulina et Haendel, ce dernier faisant l’objet du dernier album de Cho, The Handel Project. Sorti en février, l’album met en lumière les œuvres pour clavier du compositeur et comprend les Variations et fugue sur un thème de Haendel, opus 24, de Brahms. « J’ai toujours voulu apprendre et jouer de la musique baroque et j’ai pensé que Haendel était un bon point de départ », explique le pianiste. Dans une critique parue en mars 2023 dans La Scena Musicale, le rédacteur Pietro Freiburger a loué la sonorité de Cho sur l’album, la qualifiant d’« extrêmement délicate et riche en nuances ».
Des morceaux de l’album seront joués dans le cadre de tournées de récitals en Espagne, en Suisse et en Corée du Sud en juin et juillet. Pendant les mois d’été, M. Cho partira en tournée avec l’Academy of St Martin in the Fields et se produira avec l’Orchestre symphonique de Birmingham, l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort et l’Orchestre du Mozarteum de Salzbourg et il donnera des concerts de musique de chambre avec le violoncelliste Kian Soltani.
Les trois modes d’interprétation – solo, musique de chambre et orchestre – font tous partie d’une approche plus vaste. « Un concerto est pour moi une version plus grande de la musique de chambre, explique-t-il, et lorsque je joue un récital solo, je pense à des symphonies et j’essaie de me considérer comme un chef d’orchestre. Par exemple, Chopin est opératique, mais l’écriture de Beethoven est très symphonique : vous pouvez y entendre les bois par moments, les cuivres ou les cordes à d’autres. Je pense que les différentes formes de musique sont toutes liées. »
Ce sentiment de connexion s’est renforcé plus tôt cette année lorsque Cho a travaillé avec le chef d’orchestre Semyon Bychkov et l’Orchestre philharmonique tchèque pour présenter la première mondiale d’Études symphoniques, de l’organiste et compositeur français Thierry Escaich, au Rudolfinum de Prague. « Je jouais pour la première fois un concerto contemporain, note Cho, et c’était totalement différent de tout ce que j’avais interprété jusqu’alors. »
Si la préparation de l’œuvre d’Escaich a été difficile, elle lui a également permis de bénéficier d’un grand soutien. « Je n’avais aucune expérience de ce type de musique, se souvient Cho, mais Bychkov a été très patient et m’a conseillé à maintes reprises. C’était vraiment une expérience formidable et j’aimerais jouer davantage de musique contemporaine à l’avenir. » Cho et Bychkov reprendront l’œuvre à l’Isarphilharmonie de Munich en septembre, avec l’Orchestre philharmonique de Munich. Dans toutes ses activités créatives, Cho espère garder sa curiosité créative en éveil. « Je suis mélomane avant même d’être pianiste. »
Seong-Jin Cho interprétera le Concerto pour piano no 1 de Chopin avec Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain le 6 août au Festival de Lanaudière.
Playlist
À propos du Festival de Lanaudière
La musique classique canadienne s’installe à Joliette du 7 juillet au 6 août. Le festival présentera 14 concerts extérieurs au magnifique Amphithéâtre Fernand-Lindsay ainsi qu’une variété d’autres spectacles dans les églises, les lieux culturels extérieurs et les sites d’agrotourisme de la région. L’OSM et Rafael Payare ouvriront le festival avec la Neuvième Symphonie de Beethoven (7 juillet) et reviendront le lendemain soir pour marquer le 150e anniversaire de la naissance de Rachmaninov (8 juillet). William Christie et Les Arts Florissants présenteront Partenope de Haendel (15 juillet). Le chef d’orchestre Yannick Nézet-Séquin et l’Orchestre Métropolitain se produiront devant le public du festival les 28 et 29 juillet ainsi que le 6 août. Les spectacles présentés sur la scène principale du festival contrastent avec l’intimité des événements présentés dans les églises de la région, avec notamment Alisa Weilerstein, Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin (11 juillet); William Christie et Emmanuel Resche-Caserta (17 juillet); et Angela Hewitt (27 juillet).
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