Yoav Talmi: Toujours chef d’orchestre

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Le chef d’orchestre Yoav Talmi est heureux de célébrer son 80e anniversaire avec l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ) en mai. Deux concerts dirigés par ce maestro très occupé mettront à l’honneur la musique de Verdi et de Brahms ainsi que la première nord-américaine d’une de ses compositions. En tant que chef d’orchestre émérite de l’OCQ, Yoav Talmi continue de jouer un rôle essentiel dans sa vie créative grâce à ses multiples activités de chef d’orchestre, de compositeur et d’enseignant.

Yoav Talmi

Diplômé de la Rubin Academy of Music de Tel-Aviv et de l’école Juilliard de New York, M. Talmi a mené une brillante carrière qui s’étend sur près de soixante ans. Il a été directeur musical de l’Orchestre philharmonique d’Arnhem aux Pays-Bas (1974-80), premier chef invité de l’Orchestre philharmonique de Munich (1979-80), directeur musical de l’Orchestre de chambre d’Israël et du Nouvel Opéra d’Israël (1984-88), directeur musical de l’Orchestre symphonique de San Diego (1989-96), chef principal de l’Orchestre symphonique de Hambourg (2000-04) et directeur musical de l’OSQ (1998-2011). Parmi les orchestres qu’il a dirigés figurent des noms célèbres comme l’Orchestre philharmonique de Berlin, l’Orchestre national de France, le Royal Concertgebouw d’Amsterdam, l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich, l’Orchestra dell’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome et les orchestres philharmoniques d’Oslo, de Stockholm, de Saint-Pétersbourg et d’Israël.

Outre ces réalisations, Talmi a longtemps dirigé le département de direction d’orchestre de l’école de musique Buchmann-Mehta de l’université de Tel-Aviv. « J’ai acquis tellement de connaissances au cours de mes 55 années de direction d’orchestre que je souhaite les partager avec la jeune génération », dit-il. En plus d’enseigner à Tel-Aviv, Talmi a donné des cours de maître dans le monde entier. « La direction d’orchestre est difficile, explique-t-il. On ne peut pas devenir chef sans connaître la musique, c’est une évidence. Il faut étudier les partitions et connaître le contexte – mais il faut ensuite développer le talent nécessaire pour s’exprimer à travers le visage, le corps et les mains. Je le constate dans ma classe : j’ai des étudiants avec lesquels il est agréable de parler de musique, mais lorsqu’ils se lèvent et essaient de diriger, rien ne sort. L’orchestre est incapable de jouer avec eux. La direction d’orchestre est une profession, il ne suffit pas d’être musicien. Il faut étudier. »

Cependant, ces études s’accompagnent d’un certain degré de ce que l’on pourrait appeler l’absorption musicale. « J’ai toujours, depuis le début, appris mes partitions par cœur, explique Yoav Talmi. Schumann, Beethoven, Brahms, Bruckner, Mahler, Mendelssohn, et j’en passe, je les dirige de mémoire. Mais lorsqu’il s’agit de mes propres œuvres, je place la partition devant moi, comme un filet de sécurité. »

L’éventail des œuvres de Talmi est en effet très large et comprend des œuvres orchestrales, des œuvres de chambre et un certain nombre d’œuvres vocales, dont Rêves (« Halomot ») pour chœur a cappella (1964), De Profundis pour chœur et orchestre (2011) et Animi Motus pour chœur d’enfants (ou de femmes) et orchestre (2015). « Mon plus grand plaisir est d’écrire pour un chœur », déclare-t-il. Cette affinité pour la musique vocale remonte à son exposition précoce à cette forme d’art par son père, professeur de musique, qui dirigeait la chorale de l’école dans laquelle Talmi se produisait lorsqu’il était adolescent. « J’ai appris à aimer le chant choral, dit-il, et c’est pourquoi, à mes yeux, les plus grandes œuvres que je dirige sont toujours destinées à des chœurs. Lorsqu’un orchestre me donne carte blanche, je programme des œuvres vocales. Elles sont au sommet de mon amour de la musique. »

Composition

En mars 2008, Yoav Talmi a dirigé l’immense Symphonie n° 8 (« des Mille ») de Mahler dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec, avec un orchestre de 200 musiciens et un chœur de 800 choristes devant un public de 12 000 spectateurs. Talmi qualifie cette expérience d’« apogée » dans sa carrière de chef d’orchestre. L’énergie intense que requièrent de telles représentations l’a toutefois amené à consacrer plus de temps à la composition.

« À mes débuts, ma carrière était si exigeante et je n’étais pas assez avisé et solide pour dire aux orchestres : “J’ai besoin de trois ou quatre mois de congé pendant l’été et de ne pas diriger du tout.” Ce que je regrette à bien des égards. La direction d’orchestre a pris la première position et la composition est devenue secondaire pendant plusieurs années. » Le jour de son 60e anniversaire, Talmi a pris la décision de « trouver un équilibre entre les deux et de me réserver ces mois d’été uniquement pour la composition. Aujourd’hui, je compose encore plus que je ne dirige ! »

Les prochains concerts de l’OSQ marqueront la première nord-américaine de la symphonie pour soprano et orchestre de 2019 de Talmi, How She Sat Alone (basée sur le livre biblique des Lamentations), et mettront en vedette la soprano Aline Kutan. L’ouverture de La forza del destino de Verdi et la Symphonie n° 4 de Brahms sont également au programme. En outre, Yoav Talmi donnera une série de cours de maître du 25 au 27 mai au Conservatoire de musique de Québec. Parallèlement à tout cela, il travaille sur une nouvelle commande qui marquera le 40e anniversaire de l’Israel Camerata Jerusalem; la première devrait avoir lieu au cours de la saison 2023-24. 

Comment le maestro trouve-t-il l’énergie nécessaire pour s’adonner à tant de projets ? « Je me maintiens en bonne forme physique, répond-il en souriant. Je marche tous les jours, parfois cinq kilomètres, et je mange sainement. Cela fait partie de mon travail. Je profite de la vie comme je le faisais il y a 20 ans. »” 

Playlist

Traduction par Mélissa Brien

Maestro Talmi fête ses 80 ans le 24 mai à 20 h et le 25 mai à 10 h 30 au Grand Théâtre de Québec. www.osq.org

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