Joyce El-Khoury et Serouj Kradjian Ce dont ils sont faits

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La soprano libano-canadienne Joyce El-Khoury revient à Toronto – et cette fois, c’est personnel. Après avoir interprété Maria/Amelia dans Simon Boccanegra de Verdi au Finnish National Opera and Ballet, elle montera sur scène pour un récital avec son ami et collaborateur de longue date, le pianiste Serouj Kradjian.

Il y a quelque chose de particulier dans la programmation et l’exécution de récitals, dit El-Khoury. « Selon moi, les récitals sont l’occasion pour les artistes de s’exprimer en dehors des limites d’un opéra. Ils constituent un formidable débouché créatif, une occasion d’expression humaine. » Sa prestation du 2 mai au Women’s Musical Club of Toronto (WMCT) ne fera pas exception à la règle.

El-Khoury et Kradjian ont créé un programme qui associe les classiques du bel canto à une collection de mélodies libanaises qu’elle a écoutées pendant son enfance. Ce sont des airs que son « grand-père chantait, des chants de mon village », dit-elle, et qui ont été réimaginés par Kradjian. Ce répertoire sera totalement nouveau pour le public torontois et comprendra la première nord-américaine de Les cèdres d’Iyad Kanaan.

Promouvoir la culture du Liban est l’une des missions artistiques d’El-Khoury. « En raison des événements historiques et récents, lorsque les gens pensent au Liban, ils pensent à la guerre, à la destruction et aux bombes. Elle souhaite montrer au public une autre facette de son beau pays. « Il est si riche culturellement la nourriture, la musique, l’hospitalité qu’il est impossible d’aller au Liban sans passer un bon moment. Ce n’est pas ce que l’on voit dans les journaux. » Elle espère mettre en valeur cette riche culture dans son récital, en donnant une voix à une étendue musicale qui n’a pas été présentée en Occident.

Le programme qui en résulte est ce qu’El-Khoury décrit comme une « collection d’objets commémoratifs », appartenant à la fois à elle et à Kradjian, qui a quitté le Liban à l’âge de 12 ans. Avec une série de pièces de tango arménien et une série d’œuvres de Bellini, Liszt, Fauré, Bizet et Delibes, le programme, comme elle l’affirme, « offre un mélange de choses qui ont fait ma réputation et de choses qui m’ont faite telle que je suis ».

« Monter un récital, c’est comme jouer à Tetris, mais la meilleure partie, c’est de chanter. » Dans chaque morceau, El-Khoury cherche à communiquer quelque chose d’unique, d’intime et de pertinent à son public. « Chaque chanson a une vie, une histoire, est une aventure », dit-elle en souriant. Elle aime colorer « chaque morceau avec des expériences personnelles et relier chaque chanson à une image ».

Alors que sa carrière d’artiste lyrique la mène dans le monde entier, Mme El-Khoury se réjouit de partager cet après-midi musical avec le public du WMCT. « C’est une telle bénédiction de chanter chez soi, devant des visages que l’on reconnaît, déclare la soprano. Cela fait beaucoup de bien à mon âme d’être au Canada. »

Traduction par Andréanne Venne

Joyce El-Khoury et Serouj Kradjian présenteront leur récital dans le cadre de la 126e saison du Women’s Musical Club of Toronto. Leur prestation aura lieu le 2 mai, à 13 h 30, au Walter Hall. www.wmct.on.ca

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