Anna-Sophie Neher (soprano) – lauréate du concours Reine Elisabeth

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« Je considère ma voix comme un problème d’algèbre que je dois résoudre », dit la soprano Anna-Sophie Neher, l’une des deux lauréates canadiennes du Concours Reine Elisabeth. Son traitement unique du chant comme une science objective l’aide certainement à consacrer les innombrables heures nécessaires à son succès.

Neher a manifestement géré le combat mental auquel tous les musiciens font face. Elle a une approche méthodique, mais humaine, des tenants et aboutissants de sa vie professionnelle. S’autoproclamant « penseuse excessive », Neher est déterminée à profiter des défis associés à la compétition pour améliorer sa confiance en elle et réduire son autocritique. « Je pense que l’on ne peut vraiment réussir dans ces concours que si l’on se concentre sur soi-même, sur ce qu’on veut accomplir musicalement ou techniquement et sur la musique que l’on est capable de faire. » Jusqu’à présent, le fait de se fixer des objectifs et de trouver des aspects positifs dans tous les domaines de sa vie musicale lui a apporté le succès. Après avoir été membre du prestigieux Studio Ensemble de la Canadian Opera Company, elle est retournée jouer Pamina dans La Flûte enchantée l’année dernière. Fière d’avoir décroché son premier grand rôle dans une grande compagnie d’opéra, elle déclare que chanter Pamina, « c’était comme masser mes cordes vocales tous les soirs ». Mozart est le favori de Neher, il n’est donc pas étonnant qu’elle ait un faible pour un rôle écrit par le compositeur auquel, dit-elle, « [s]on cœur appartiendra toujours ».

Mozart figurait dans le programme du concours de Neher, à côté d’œuvres de Haendel, Bellini, Rossini et Poulenc. En mettant l’accent sur la fluidité et en se mettant en valeur en tant qu’artiste, Neher a combattu le stress de la représentation en canalisant la montée d’adrénaline précipitée par l’entrée en scène et en profitant de l’occasion pour se laisser aller et s’immerger dans chaque personnage qu’elle interprète.

La jeune soprano poursuivra ce qu’elle appelle sa « conquête sans fin de la compréhension du fonctionnement de [s]a voix » lorsqu’elle reviendra à la COC au cours de la saison 2023-24 pour chanter dans Fidelio de Beethoven. Entre-temps, elle sera heureuse de passer du temps dans le bac à sable avec sa fille, un plaisir simple qui, selon elle, « donne un tout nouveau sens à la vie ».