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Si vous aviez demandé à un jeune Ian Sabourin ce qu’il voulait faire quand il serait grand, le contre-ténor et lauréat du prix Stingray Star de l’Atelier lyrique 2023 n’aurait pas répondu « chanteur d’opéra célèbre », non. Mais plutôt « rock star ».
En effet, Sabourin doit le fondement de son amour pour la musique à deux endroits distincts : la salle de répétition de l’Ottawa Choir of Men and Boys et un concert de Green Day auquel il a assisté à l’âge de 8 ans. Ces genres opposés ont continué à faire partie de sa vie jusqu’à l’université, où il a décidé de se concentrer sur le chant classique.
Son choix de participer au concours de l’Atelier s’est fait un peu sur un coup de tête : il a « soumis sa candidature alors qu’il était dans le métro de Montréal cinq minutes avant l’heure limite ». Cela dit, Ian Sabourin a travaillé fort pour obtenir ses récents succès musicaux. Au cours de la dernière année de ses études de premier cycle à l’Université de Toronto, il a connu un problème de voix − un polype sur une corde vocale. Malgré cette blessure, il a obtenu son diplôme et a passé des auditions pour des programmes de maîtrise, avant d’être opéré en 2021. Il a alors dû réapprendre à chanter. Il est aujourd’hui le premier contre-ténor à avoir concouru et remporté une place dans le programme des jeunes artistes de l’Opéra de Montréal.
Le concours de l’Atelier a sans aucun doute changé la donne pour Ian Sabourin. Lorsqu’il parle de sa première leçon avec l’instructrice principale du programme, la mezzo-soprano Ariane Girard, il affirme qu’« elle a changé pour toujours la façon dont [il]voyai[t]le chant ». Il loue le style d’enseignement et la pédagogie d’Ariane Girard et en particulier l’attention qu’elle porte à l’anatomie, à la science et à l’art lors de l’évaluation de la voix. Il essaie d’imiter ces qualités dans son propre enseignement et espère inculquer la confiance en soi à ses élèves.
Le processus du concours de l’Atelier était minutieux et intense, avec une semaine de coaching et d’entretiens pour les finalistes, laquelle s’est terminée par une audition à huis clos devant un jury et un concert public pour le prix Stingray Star : une bourse attribuée en plus de la bourse de l’Atelier à un favori du public. Lors du concert public, M. Sabourin a interprété un de ses morceaux préférés, Ombra mai fu de Serse de Haendel. « C’est à Haendel que je dois mon succès », a-t-il déclaré. Cet air occupe une place particulière dans la carrière du jeune contre-ténor. C’est un morceau qu’il a chanté avec admiration avant son opération et qu’il continue de chanter depuis. « C’est un air que je veux chanter pour le reste de ma vie ».
L’ascension de ce jeune chanteur est toujours en cours. Il se réjouit du temps qu’il passe à l’Atelier et espère un jour enregistrer une variété de musique : ancienne, nouvelle et inconnue. D’ici là, il continuera à se produire et à enseigner, aidant les autres à trouver leur voix, comme il l’a trouvée et retrouvée lui-même.
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