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New Standards Vol. 1 / Candid Records
Dans le document sonore regroupant onze pièces tirées de l’anthologie de compositions de femmes de jazz (voir article vedette de cette section ici), Terri Lyne Carrington a formé un quintette de base constitué de Nicolas Payton (trpt.), Matthew Stevens (saxo ténor), Kris Davis (pn.) et Linda May Han Oh (cb.). Quelques invités spéciaux interviennent en cours de route, soit Ravi Coltrane (saxo ténor), Ambrose Akinmusire (trpt.), Dianne Reeves, Mélanie Charles (voix) et Julian Lage (gtr.). Disponible sur toutes les plateformes d’écoute ainsi qu’en format numérique et vinyle de deux microsillons, cette parution totalisant une heure de musique constitue le coup d’envoi d’une série qui, aux dires de Carrington, reprendra toutes les 101 pièces de l’anthologie. Avec beaucoup de ballades et de pièces vocales, le programme musical semble avoir été taillé aux goûts d’un public plus général que spécialisé. Seule la dernière plage (Rounds de la pianiste Marilyn Crispell) offre quelques moments plus corsés par sa forme ouverte et le solo décapant d’Akinmusire. Une entreprise de longue haleine s’amorce donc ici, laquelle tiendra un bon nombre de musiciens et de musiciennes occupés pour des années à venir. Série à suivre. (Écoutez un extrait du disque ici)
For the Love of Fire and Water / Myra Melford’s Fire and Water Quintet / Rogue Art ROG0119
Tout amateur de jazz actuel connaît sans doute la maison de disques française Rogue Art pour ses productions audacieuses, celle-ci à titre d’exemple. Tête d’affiche de cet ensemble, la pianiste Myra Melford a recruté cinq consœurs de tout premier ordre, soit Ingrid Laubrock (saxos), Mary Halvorson (gtr.), Susie Ibarra (btr.) et Tomeka Reid (violoncelle). Dix plages s’enchaînent presque sans interruption durant 45 minutes, les compositions de la pianiste servant plutôt d’intermèdes entre de longs passages purement improvisés. L’auditeur (celui-ci en particulier) reste toutefois sur sa faim, comme si la sauce n’arrive pas à prendre. L’impression est telle que la musique semble avoir été réalisée au moment de l’enregistrement, sans répétition aucune. Serait-ce alors une attente trop élevée par rapport au groupe, pourtant de très haut calibre ? Difficile à dire, mais on laisse le soin aux auditeurs d’arriver à leurs propres conclusions. (Écoutez un extrait du disque ici)
The Ostara Project / Cellar Live CM021422
Si les cinq musiciennes précédentes constituent en quelque sorte une formation toutes étoiles au féminin, le septette de ce disque n’a certainement pas le même profil, ce qui n’amoindrit en rien son travail. Sauf la trompettiste Rachel Therrien, qui fait la navette entre Montréal et New York, les membres de cette formation résident toujours au Canada. Jocelyn Gould (gtr.), Alison Au (sax alto) et Amanda Tosoff (pno) font carrière à Toronto tandis que Jody Proznick (cb), Sanah Kadoura (btr.) et Joanna Majoko vivent et travaillent à Vancouver, lieu d’enregistrement du disque. Ostara, notons-le, est le nom de la déesse germanique du solstice de printemps, un choix assez pertinent, vu la qualité particulièrement lumineuse de la musique. Toutes les participantes ont contribué un morceau au programme d’une quarantaine de minutes, celle de la chanteuse étant un réarrangement complet du standard Bye Bye Blackbird, qu’on peinerait à reconnaître sans entendre les paroles. Le programme est assez varié (blues, latin, ballade, un brin de funk), le tout bien maîtrisé au point d’être assez convenu, les vocalises de la chanteuse donnant cependant une petite valeur ajoutée au son du groupe. (Écoutez un extrait du disque ici)
Zodiac Suite Reassured / Jeong Lim Yang /Fresh Sound New Talent FSNT641
La contrebassiste de nationalité coréénne Jeong Lim Yang, un nouveau nom pour cet auteur, plonge la tête première dans l’histoire du jazz avec une relecture de la Zodiac Suite de Mary Lou Williams (1910-1981). Pionnière dans un monde d’hommes tolérant tout juste les chanteuses ou pianistes accompagnatrices, Williams était une compositrice de talent et arrangeuse pour des big bands de l’ère du swing. En 1947, elle avait enregistré en trio cette suite de douze pièces, chacune nommée d’après un des signes astrologiques. Trois quarts de siècle plus tard nous arrive cette version, également en trio, avec le concours du pianiste Santiago Leibson et du batteur Gerald Cleaver. Reprenant la suite dans son intégralité dans un ordre légèrement différent de l’original, le groupe boucle son heure avec, en sus, un éloquent hommage de Yang (Madam Thank You, Madam). L’initiative de la bassiste est d’autant plus aboutie dans sa réalisation parce que la lecture du trio insuffle une nouvelle vie à l’œuvre, comme si elle était de notre temps et non un vestige du passé. (Écoutez un extrait du disque ici)
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