Critique: Cats – un bal réjouissant

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La comédie musicale Cats, qui devait initialement être présenté en mars 2020, est finalement arrivé à Montréal et le public craque pour l’improbable troupe de félidés et son élue, Grizabella (Tayler Harris). À la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 13 mars, avec une représentation aussi en matinée.PlacedesArts.com

Plus de quarante ans après la création de Cats à Londres, Evenko et Broadway Across Canada ramènent l’immense succès à Montréal, dans une version légèrement revampée, portée par 32 interprètes et 9 musiciens. Une salle pleine – et certainement déjà conquise – attendait d’ailleurs le premier spectacle à grand déploiement à être présenté dans la métropole depuis le début de la pandémie.

L’histoire? Une fois par an, la tribu des Jellicles Cats organise un bal au cours duquel leur chef Old Deuteronomy choisit le chat auquel il accordera le privilège de renaître et d’accéder à une vie nouvelle. Les félins se succèdent et plaident leur cause mais c’est Grizabella, une chatte effacée et rejetée par le groupe, qui touchera le cœur du sage.

Un univers unique

Cats ouvre un univers fantastique, bien campé dans le décor de ruelle de John Napier. Les paroles un brin alambiquées du livret, tirées du recueil de poésies pour enfants de T.S. Eliot, Old possum’s book of practical cats (1939) flottent dans une bulle intemporelle. La grande majorité des très beaux costumes des danseurs (encore John Napier) collent aux corps, les coiffes de petites oreilles (perruques Miss Lemon Limited) et les maquillages (par John Napier à l’origine, revisités par Victoria Tinsman) qui rappellent un peu ceux du groupe Kiss, version féline, évoquent par contre une esthétique issue des années 1980. Trois claviers bien sentis (Jonathan Craft, Mami Matsuura, Shane Ffrench) renforcent encore cette impression.

Les metteur en scène et producteur d’origine de la production américaine, Trevor Nunn et Cameron Mackintosh, ont en fait apporté peu de changements à la reprise de la production de Broadway. Une nouvelle conception dynamique des éclairages l’habille néanmoins (Natasha Katz). La musique du célèbre Andrew Lloyd Webber (Jesus Christ Super Star, The Phantom of the Opera, Cindrella) a aussi bénéficié d’arrangements plus actuels (Mick Potter). La chorégraphie d’Andy Blankenbuehler (Hamilton) reste fidèle au ballet sensuel de la chorégraphie originale de Gillian Lynne, à ses entrechats et ronds de pattes fluides. Mais les danseurs insistent cette fois sur le tempo, l’appuient de mouvements des bras et de sauts parfois acrobatiques – que ce soit dans le très rock « The Rum Tum Tugger » (excellent Zach Bravo), ou encore dans le tableau des jeunes « Mungojerrie and Rumpleteazer » (les convaincants Max Craven et Kelly Donah), mis au goût du jour avec des mouvements d’hélice, très courants dans les routines de breakdance.

Une finale poignante

Si on a parfois l’impression que le décors et l’ensemble des interprètes sont à l’étroit sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier, les tableaux se succèdent à une telle vitesse qu’on ne s’y attarde pas. Le découpage et les enchainements passent mieux dans le deuxième acte. Mention spéciale au tableau du chat magicien, Mr. Mistoffelees (Paul Giarratano) et à son boléro brodé de lumières DEL. Le moment tant attendu – et qui vaut à lui seul le déplacement – arrive vers la fin du deuxième acte, lorsque Tayler Harris, sous les oripeaux de la vieille Grizabella, entame la pièce la plus connue du spectacle, Memory. Avec sa voix puissante, forgée par le Rhythm and blues, la comédienne-chanteuse native de l’Oregon offre une inoubliable interprétation. N’y tenant plus, le public se lève, siffle et applaudit, complètement conquis. La magie du bal annuel des Jellicles Cats a opéré, une fois de plus.

Cats: Les chats aussi déconfinent, profitez-en. À voir jusqu’au 13 mars, avec deux représentations dimanche.PlacedesArts.com

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