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Genuin4
Le problème avec la plupart des oeuvres issues de compositeurs contemporains inconnus c’est que l’auditeur ne sait pas d’où elles viennent. L’Autrichien Gerald Resch surmonte cet obstacle en ancrant son troisième quatuor à cordes, « attaca », dans le premier quatuor Razumovsky de Beethoven, opus 59/1. Le contexte fonctionne remarquablement bien.
M. Resch, âgé de 46 ans, est un ancien journaliste musical imprégné de la musique viennoise, tant historique que moderne. Il travaille avec des ensembles aussi différents que l’instrument d’époque Concentus Musicus et le quatuor de saxophones Aureum. Pour la création de « attaca », il a effectué une période d’immersion avec le quatuor Aris de Francfort, un des plus accomplis du circuit.
Les citations de Beethoven par Resch sont plus subliminales que littérales, mais l’esprit les absorbe comme un cadre de référence dans le voyage « attaca », comme des jalons non éclairés la nuit sur un chemin de campagne. L’obscurité est plus présente ici que dans Beethoven, mais elle n’est pas menaçante. La durée de 22 minutes de « attaca » est parfaitement adaptée à son contenu, juste assez pour que l’on en redemande.
Le quatuor Aris donne ensuite une lecture insouciante de la Razumovsky, à mille lieues des interprètes masculins stressés et d’âge moyen avec lesquels j’ai grandi. Le quatuor à cordes est-il devenu plus facile à jouer, ou les musiciens sont-ils simplement plus détendus ? Un meilleur équilibre entre les sexes a-t-il aidé ? Quelle qu’en soit la cause, Aris joue Beethoven avec un flair exceptionnel et quelque chose de proche de l’insouciance. Lorsque le Covid sera terminé, je les entendrai en direct. En attendant, leur adagio de Beethoven chante comme un rossignol de la Pentecôte.
NL
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