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DG2
Notre boîte de réception déborde de demandes de lecteurs qui veulent savoir en quoi consiste le nouvel album de Yuja. Alors, si vous insistez, sachez qu’il ne consiste en rien de particulier.
Yuja commence par un solo de Michael Tilson Thomas d’une durée de 4 minutes 34 secondes, suivi d’un concerto pour piano de Teddy Abrams d’une durée d’une demi-heure. Les deux compositeurs sont, pour l’essentiel, des chefs d’orchestre − et cela se voit. La vignette de MTT est une vignette de club de jazz. Le concerto d’Abrams se situe à mi-chemin entre Glenn Miller et Big Bill Broonzy, avec du moelleux hollywoodien au milieu.
Le travail de Yuja consiste à jouer négligemment de la main gauche sans trop d’éclat de la main droite. Elle peut jouer ce genre de choses, et bien d’autres, sans sourciller. Mais à quelle fin ? C’est une autre question.
J’ai échantillonné son solo de piano sur du matériel audio de pointe et j’ai demandé à mes hôtes, incrédules, si Yuja jouait sur un Steinway. C’est le cas, mais le son de la pianiste a atteint le stade de marque déposée au point d’éclipser le nom du fabricant. La sonorité qui en résulte est à la fois distinctive et intrigante. Elle doit trouver de meilleurs compositeurs à l’avenir.
Teddy Abrams, chef d’orchestre de l’Orchestre de Louisville, a été présenté pendant un certain temps comme l’homme en chemin vers la gloire, sans pour autant aller nulle part, jusqu’à présent. Il semble qu’il soit un ami d’université de Yuja et qu’elle lui ait rendu une faveur avec cet enregistrement. Rien dans ce morceau n’a changé ma vie de la plus infime manière que ce soit.
NL
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