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Chandos4
Si je devais choisir entre Elgar et Vaughan Williams pour un voyage sur une île déserte, je sais lequel ce serait. Elgar semble de nos jours trop familier, tandis que Vaughan Williams ne perd jamais une occasion de nous surprendre.
Vous ne le devineriez pas automatiquement dès la première pièce de cet enregistrement de l’Orchestre symphonique de Toronto: la « Serenade to Music » de 1938, une oeuvre exubérante faite de morceaux de Shakespeare et de broderie anglaise. Assez rapidement, nous passons au concerto pour hautbois de 1944. Il s’agit d’une consolation exquise composée durant la guerre, une promesse de champs verts et de petits sablés pour le thé quand tous les désagréments sont terminés. La lecture qu’en fait Sarah Jeffrey est idéalement sereine, teintée d’une simple trace de scepticisme qui est la bienvenue.
« Flos Campi » – un concerto pour alto de 1924 qui incorpore un petit choeur – fait une fusion entre le Cantique de Salomon et fleurs des champs français de la guerre. La soliste, Teng Li, semble très affairée sur son propre jeu, mais son interprétation de vient mémorable à partir d’une deuxième écoute. On peut ainsi se rappeler à quel point l’Orchestre symphonique de Toronto a affuté son jeu sous la baguette de Peter Oundjian. Le concerto pour piano, écrit pour Harriet Cohen, conclut cet album. Il bénéficie de l’exécution la plus convaincante de Louis Lortie, à ma connaissance – beaucoup de bluff et de fanfaronnades, mais, d’un bout à l’autre du concerto, c’est comme si on entendait battre le cœur d’un grand compositeur. Un disque que l’on pourrait emporter sur une île déserte, sans l’ombre d’un doute.
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