Le centre d’arts de Préville : À l’avant-garde de l’éducation artistique

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Chaque samedi matin, le son des violons qui s’accordent, l’odeur du café frais et les sourires d’un jeune personnel diversifié accueillent des dizaines de familles se dirigeant vers les cours d’art et de musique au Centre d’art de Préville. Situé au Collège Notre-Dame-de-Lourdes à Longueuil, sur la Rive Sud de Montréal, le centre donne le coup d’envoi d’une routine de fin de semaine créative et stimulante pour de nombreuses familles de la région. 

«Il est rare qu’une organisation artistique communautaire rassemble autant de disciplines artistiques en un seul endroit, enseignées autant aux niveaux récréatifs qu’avancés», déclare la directrice générale du centre, la violoniste Veronica Thomas. 

Fondé en 1974 par sa mère Belva Boroditsky-Thomas, une ancienne chanteuse d’opéra qui avait étudié au Festival de Glyndebourne et chanté à la BBC avant de déménager à Montréal avec son mari, le Centre d’arts de Préville est au service de la communauté de Saint-Lambert depuis 50 ans en tant qu’organisme caritatif d’éducative artistique bilingue. Dès le début, les objectifs du centre ont été de rendre l’éducation artistique accessible; d’offrir un large éventail de cours d’art et de musique en un seul lieu; et de rassembler les communautés par le partage des arts, dans un esprit de compréhension et de respect culturels. 

Préville a été fondé à une époque où les commissions scolaires québécoises étaient divisées en fonction des confessions catholique et protestante, reflétant les barrières démographique et linguistique. «C’était un moment crucial pour les politiques promouvant le bilinguisme autour desquelles mère était impliquée. En tant que première femme présidente d’une commission scolaire au Québec, elle a milité pour la mise en place de l’un des tout premiers programmes d’immersion française au Québec et au Canada», explique Thomas. «Elle était une visionnaire, une pionnière et une militante pour les arts, la langue, l’égalité et l’inclusion». 

Ces valeurs constituent les principaux piliers du centre. «Nous avons une communauté très diversifiée du point de vue culturel, linguistique et socio-économique», déclare la clarinettiste Maria Gacesa, directrice générale du centre. Par le biais de son organisation caritative, le centre perpétue l’héritage de Belva Thomas en s’assurant d’offrir une formation artistique de haute qualité au plus grand nombre de personnes possible pour le prix le plus bas, explique Gacesa. 

Fidèle à sa mission, le centre vise à apporter une aide financière aux familles qui n’auraient pas les moyens de s’offrir les cours. « Au fil des ans, nous avons aidé des milliers de familles à accéder à nos activités, dit Mme Thomas. Mais l’un de nos plus grands défis est le financement de nos bourses». Grâce à la Bourse de bienfaisance Belva Thomas, une aide financière est fournie à des centaines de familles chaque année.

En plus du financement, l’accès aux locaux présente un problème continu. Au cours de ses cinq décennies d’existence, le maintien des activités du Centre Préville repose sur la disponibilité des locaux dans diverses écoles du quartier. «Nous nous installions dans une école et nous y accueillions notre clientèle pendant plusieurs années. Cependant, lorsque l’administration des propriétaires des lieux changeait, cela signifiait souvent que nous devions partir et laisser derrière nous des dizaines d’élèves et d’enseignants qui ne pouvaient pas nous suivre», explique Thomas. 

Une solution à ce problème, dit-elle, serait de nouer un partenariat avec d’autres organisations culturelles et communautaires locales dans le but de construire un centre artistique et culturel polyvalent équipé d’espaces d’enseignement et d’apprentissage, ainsi que d’une salle de concert. «En ce moment, il n’existe aucune salle de concert viable sur la Rive-Sud de Montréal, et nous avons besoin d’un tel espace», ajoute Thomas. 

Un gala est en cours de préparation pour célébrer les 50 ans du centre avec l’objectif de réunir l’ensemble de la communauté de Préville et de recueillir des fonds pour le programme de bourses et l’aménagement d’un futur lieu d’accueil permanent. Plusieurs célébrités ont accepté de se produire en spectacle à cette occasion, notamment Christian-Marc Gendron, une vedette de la scène musicale pop québécoise. D’anciens élèves du centre devenu musiciens professionnels se produiront également, dont le guitariste Adam Cicchillitti et la flûtiste de l’Orchestre métropolitain Jocelyne Roy. 

Mme Thomas entame sa cinquième année à la tête de l’organisme à but non lucratif, une période marquée par une impressionnante croissance. «Mon histoire au Centre d’arts de Préville a commencé alors que j’y étais élève. Depuis ce temps-là, j’ai toujours été impliquée, que ce soit comme enseignante ou en siégeant au conseil d’administration. Lorsqu’il a fallu pourvoir le poste de direction générale, je me suis dit que j’étais prête pour le défi! Ce fut une courbe d’apprentissage très, très raide pour moi», confie Thomas. 

Tout comme sa mère avant elle, Thomas sait repérer et recruter de nouveaux talents dont la clarinettiste Maria Gacesa, directrice générale, et la violoniste Heather Shnarr, directrice de la sensibilisation, arrivées en 2020. Musiciennes professionnelles, les trois femmes imprègnent leur gestion du centre d’une nouvelle mentalité entrepreneuriale. Ensemble, elles voient le Centre d’arts de Préville comme une «entreprise en démarrage depuis 50 ans». 

«En tant qu’entrepreneur, ne pas avoir conscience de tout ce que vous ignorez peut vous être très utile», dit Gacesa, recrutée en pleine éclosion du coronavirus. «En dehors de tout ce qui est lié à la pandémie, c’était un moment excitant à Préville. Toute la créativité associée à cette période de remue-méninges était stimulante pour moi; cela s’alignait avec mon expérience et mes valeurs en termes de la démocratisation et de l’accessibilité aux arts». 

Un bel exemple de la manière dont la perspective entrepreneuriale de la nouvelle direction a assuré une croissance du Centre d’arts Préville au cours des cinq dernières années est la création d’une plateforme en ligne pendant la pandémie. À une époque où la plupart des programmes artistiques et culturels subissaient d’énormes baisses de revenus, Préville a élargi sa clientèle en redirigeant ses cours en personne vers le format en ligne. «Du point de vue technologique, nous nous sommes adaptés rapidement grâce à Alexander Somma, notre spécialiste en informatique. Nous avons travaillé de très près pour construire notre plateforme en ligne pour le camp d’été qui fonctionnait comme une école virtuelle où les élèves pouvaient passer d’une classe à une autre. Nous avons commencé à comprendre quels cours se prêtaient mieux à l’apprentissage en ligne et nous avons ajusté notre programmation», explique Thomas. 

Une autre façon dont la nouvelle direction assure la croissance du centre est par le biais de partenariats. En plus de sa programmation traditionnelle en musique, en arts visuels (qui comprend l’art numérique et la robotique) et en théâtre, Préville comprend désormais une académie de danse dirigée par Jamie Malysh qui s’est joint au centre en 2020. Les partenariats communautaires se multiplient et la croissance du programme annuel se développe au même rythme que la demande augmente pour le camp de jour d’été de Préville, pierre angulaire de la viabilité économique du centre. Pour subvenir à une demande croissante pour la programmation de sensibilisation, le centre a fondé les Productions de Préville qui a permis dès sa première année d’existence à plus de 10000 élèves, adultes et personnes âgées d’assister aux ateliers et représentations d’artistes en milieu scolaire et communautaire.

Mme Thomas est continuellement inspirée par l’héritage de sa mère. En accordant la priorité à une juste rémunération des enseignants et en démocratisant l’accès à l’éducation artistique, elle veille à ce que la mission de sa mère perdure au XXIe siècle.

Pour en savoir plus sur le Centre d’arts de Préville:
www.centrepreville.org

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